Breathe [(Siam)]

L’hiver. Période rude pour certain, véritable instant de bonheur pour d’autres. Rares sont les humains qui n’ont pas apprécié dans leur enfance le divertissement que procure cette poudre blanche et froide qui recouvre les sols durant cette saison. Cependant, l’enfant étant devenu adulte, il s’est bien souvent lassé de ce jeu autrefois si distrayant. Tous ces petits plaisirs dans la neige et sur la glace amusent une majorité de jeunes humains. Dès l’adolescence, l’esprit des Hommes se consacre principalement au travail, à l’amour et à l’amitié. Mais comme chacun des faits qu’il existe sur Terre, il a des exceptions. Un petit groupe de personnes âgées batifolant encore et toujours dans cette poudreuse appelée plus communément « neige » nous le prouve. Les Sorciers n’échappent pas à ces exceptions. Le Préfet des Serpentards non plus.

Serve venait de franchir les Grandes Portes, s’ouvrant ainsi à la totalité du Parc de Poudlard. La vive lumière blanche qui s’émanait du paysage frappa violement les iris noirs du jeune homme qui se vit contraint de clore ses paupières afin que ses prunelles s’adaptent petit à petit à cette nouvelle luminosité. La neige, véritable don du ciel, recouvrait entièrement le Parc. Les sapins accueillaient sur leurs épines la poudreuse, masquant ainsi la couleur habituellement verte de l’arbre. Quelques traces de pas sur le sol blanc trahissaient la présence d’élèves ayant traversés le château avant lui. Le jeune homme lâcha un soupire avant de caller le bas de son visage dans son écharpe et de replacer ses mains dans les poches de sa veste. Le froid glaciale de la saison fouettait presque agréablement la peau du visage du garçon. Le Serpentard avait toujours été attirée par cette blanche saison. Pourquoi ? Même moi je ne saurais vous dire la raison. Un fait comme un autre pour Serve.

Le jeune élève longeait à présent le sentier givré du Parc. Aucune présence. Personne. Ni un hibou, ni un corbeau, ni un chat ne venait troubler le silence. Un calme presque religieux. Serein. Présentement, il était serein. Quiconque se serait approché un peu trop près du Serpentard se serait vu lancer un vif regard noir accompagné d’une cinglante réplique. Une pensée qui parvint à faire sourire le jeune homme. Celui-ci arrivait maintenant aux bordures du Lac.

L’herbe gelée craquait sous ses pas. La surface givrée du Lac accueillait quelques traces qui révélaient la présence de patineurs dans Poudlard. Il fallait admettre que la superficie et l’épaisseur de la couche de glace présente ne pouvait qu’attirer les adulateurs de sports de glisses. Un endroit presque parfait. A ce même instant, Serve éprouva un faible sentiment de tristesse et de solitude. Un tel moment devrait pouvoir être partagé avec l’être que l’on aime le plus au monde. La Capitaine des Serpentards n’avait pu accompagner son ami en ce début d’après midi. La jeune fille était allez à Pré Au Lard en compagnie de sa meilleure amie, Madisson, dans le but d’y faire quelques achats. Un manque qui semblait impossible à combler, une solitude qui allait durer.

Un frisson parcouru l’échine du Serpentard lorsqu’il s’empara d’une poignée de neige. La fraicheur de la poudre le fit sourire. Mâcher un chewing-gum à la menthe, ça vous fera le même effet. Le vert tassa la dite neige en une boule compacte puis, après l’avoir fait rebondir quelques fois dans sa main, l’envoya sur le tronc d’un arbre derrière lui. La petite boule de neige s’écrasa sur ce dit tronc d’un un léger « ploc ». Un simple geste, mais qui fit surgir en lui de nombreux souvenir d’enfance, notamment celui où lui et son frère jouaient ensembles dans leur jardin, s’amusant à dresser un large Igloo comme repère. Des souvenirs, seulement des souvenirs… Un nouveau sourire, triste cette fois-ci, releva les lèvres du Serpentard. Cette solitude commençait véritablement à le rendre mélancolique.

Serve lâcha un nouveau soupire, un large nuage de buée accompagna son geste. Le jeune homme se posait bien trop de question. La curiosité est un vilain défaut dit-on. Toutefois, ne dit-on pas également que c’est un don ? Le Préfet des verts était une personne curieuse pour certains sujets, désintéressé pour d’autres. Un caractère énigmatique, presque lunatique, mais ô combien mystérieux. Un certain caractère qui lui valu plus d’une tragédie, plus d’un souci, mais un caractère qui lui apporta également l’amitié de nombreuses personnes, l’amour d’une seule.

Les minutes passèrent, une heure s’était écoulée. Le Serpentard était à présent appuyé contre le tronc d’un arbre, au bord de la glace du Lac. Le silence était resté le même. Rien n’avait changé. Lentement, le jeune homme guettait, tel que l’aurait fait un faucon. Au loin, une silhouette sombre venait de taché le paysage blanc. Une ombre qui s’approchait, silencieusement, dans la fraicheur de l’hiver. Une silhouette, celle d’un élève, se perdant dans le froid glaciale du Parc. Un élève qui se révéla être une jeune fille. Une jeune fille au visage non inconnu. Sceptique, Serve ne fit pas un geste, restant docilement appuyer contre son sapin, guettant les mouvements de la nouvelle venue. La Préfet des verts lâcha un nouveau sourire, plus joyeux que le précédent. L’Ex-Préfète des Gryffondors longeait le Lac d’une démarche tranquille, paisible. Serve se détacha alors lentement de son emplacement et s’avança vers elle.

Une jeune fille avec qui il avait eu peu l’occasion de parler. Une Gryffondor qui, à première vue, semblait être une personne sympathique, amicale. Le genre de personne que vous aimeriez apprendre à connaître. Le Serpentard s’était approché en silence, à présent, seuls quelques mètres les séparaient.

« Salut Siam. Joyeux Noël. »

Hj : ça y est, tu m’as fichu le bourdon T.T

Dj :

Revenons en arrière un instant.

Noël était enfin arrivé. Jour merveilleux qui fait briller la plupart des regards. Jour tant attendu pour moldus comme sorciers. Jour familial où la convivialité est de mise. Jour heureux où les sourires s’affichent sur les visages.

Pas tous malheureusement.

Siam errait dans ses songes, espérant ne pas en sortir. Elle savait au fond d’elle-même que ce jour allait arrivé et qu’elle ne pourrait rien y faire. Strictement rien. Comment aller contre el court du temps de toutes manières ? En se prenant pour Dieu peut-être ? Et Dieu lui même aurait-il eu la capacité de faire reculer les secondes ou même de les suspendre dans leur sablier ? Faut parfois apprendre à arrêter de rêver et se dire qu’il est temps d’avancer vraiment. Ses espoirs bafoués, elle ouvrit les yeux, pour constater en face que ce jour fatidique était finalement arrivé. Avec un soupir, elle referma les yeux. Peine perdue, à présent qu’elle était éveillée, son ouie faisait le travail pour elle. Ses camarades de chambre semblaient avoir prit un malin plaisir à la torturer encore davantage. C’était facile pour elles. Le cœur de la demoiselle se mit à saigner malgré elle. Depuis tous les efforts qu’elle faisait pour le transformer en pierre, il avait fallu d’une nuit. Une simple nuit qui l’avait mené à une date haït.

D’un coup sec, elle ouvrit sa couette, puis glissa ses jambes dans le vide. Il lui sembla que le silence se fit, mais elle n’y fit pas attention, trop occupée à trouver sa baguette à tâtons. Une fois cela fait, elle se redressa et se dirigea vers la salle de bain. La jeune fille se laissa ensuite glisser contre la porte de la pièce, déjà à bout. Tout le monde semblait toujours heureux en ce jour de décembre, et elle, elle ne comprenait pas leur engouement. Cette stupide fête, pour commémorer la naissance d’un petit crétin pas fichu de faire les choses correctement. Ca la dépassait, elle ne pouvait pas comprendre. Un léger coup contre la porte l’avertit qu’une de ses camarades voulait la place. Elle allait lui demander de lui laisser encre quelques minutes lorsque la voix caractéristique d’Ash lui parvint doucement aux oreilles.

- Siam ? Laisse moi entrer s’il te plait.

Un murmure, une demande. Et Siam ne su que faire. Elle avait déjà comprit ce qu’impliquerait le fait qu’elle ouvre la porte. Ash la connaissait un peu trop pour son bien, ou alors elle était trop intuitive. Mais cela reviendrait au même. Si elle ouvrait cette fichue porte, Siam se savait perde. Pourtant... pourtant, elle se releva fébrilement et posa sa main sur la poignée avec hésitation. Sa main ne lui obéit pas et bientôt, sa camarade pu s’engouffrer à l’intérieur.
Siam n’avait pas besoin de recouvrer la vue pour savoir quel regard était en train de lui réserver la demoiselle. Elle pouvait très bien imaginer.

- Siam...

Ce fut suffisant. Siam fondit en larmes dans les bras de son amie.

********************

Les heures défilèrent, semblant à la jeune fille, plus longues les unes que les autres. Mais ça ne devait qu’un point de vue unique quand elle écoutait les discussions autour d’elle.

« - Tu as eu quoi toi ?
- Ben une nouvelle montre par mon frère, et un balai par mes parents et toi ?
- Mes parents ont abusé coté choco, j’vais encore enfler comme un ballon.
- Ah ah, et tu devras te mettre au régime.
- Aaaaaah ! Parle pas de malheur ! »

Et elles éclataient de rire.

Au moins, tous ces gens en profitaient. Siam aurait pu les détester, mais non, ça n’aurait mener à rien, et utiliser de l’énergie pour rien, ce n’était pas son truc. La jeune fille laissa son assiette et sortit de la grande salle. Ses pas la menèrent à travers les longs couloirs du château. Leur image lui manquait plus qu’elle ne se l’avouait. Elle avait essayé de retrouver la salle sur demande, mais c’était inutile, elle avait perdue le chemin. Sans sa vue... elle était encore plus handicapée qu’elle ne l’avait été déjà. Elle tendit le bras et le bout de ses doigts entra en contact avec le mur froid qu’elle longeait. Ce château... Il l’avait accueilli comme une nouvelle maison. Après que toutes les autres l’aient laissé tomber. C’était un lieu pour tous, sans tri, sans nomination. Tu étais sorcier ? Et bien, cette école était pour toi. Les amis... les professeurs, la vie du monde sorcier, tout était nouveau, tout beau, tout pour tous. Elle eut un pâle sourire à la pensée que ça aurait fait un beau slogan. Continuant sa marche, elle atteignit bientôt la porte du hall d’entrée.

Ah ? Elle avait redescendu les escaliers ? Mais quand ça ? Son soupir se perdit dans l’air, tandis qu’elle se passait la main sur son visage. L’idée de tout oublier la tentait assurément, et au fur et à mesure qu’elle s’y raccrochait, sa tête se redressa. Oui... tout oublier, c’était si tentant. Ca serait si agréable. Et sans s’en rendre compte, elle remonta les escaliers jusqu’à l’étage des gryffondors. Oui, tout oublier... passer sur ces souvenirs qui devenaient flous, mais qui s’accrochaient encore. Passer sur ces déceptions, sur ces peines qui restent mais qu’on essaye de panser, sans y parvenir vraiment... Elle poussa la porte de sa salle commune. Oui, effacer toutes traces de regrets, de remords, de souhaits brisés et de rêves impossibles. Elle fut rapidement dans son dortoir. Pourquoi ne pas y avoir penser plus tôt ? Un sachet de fioles se répandit sur ses genoux, alors qu’elle se tenait assise sur son lit. C’était si simple qu’elle eut envie d’en rire.

Et là... elle cessa tout geste.

C’était impossible pour elle de reconnaître la potion en question. Impossible à cause de ses putains d’oeils morts. Elle en aurait hurlé de rage. Oh bien sur, il y avait toujours la baguette mais même si elle était prise d’un instant de folie, elle n’était pas complètement stupide non plus. Ses gestes se firent alors mécaniques et elle rangea un à un les flacons dans le petit sac de velours, avant que lui-même n’aille rejoindre sa valise. Elle se laissa ensuite tomber en arrière, les bras derrière la tête, et son visage n’émettant aucunes espèces d’émotions.

Est-ce qu’il y avait une raison à tout cela ? Est-ce qu’elle avait fait une quelconque horreur dans une autre vie qui serait la cause à ce qu’elle vivait depuis qu’elle était née ? Et elle se détestait en même temps. Elle se détestait parce qu’elle ne voulait pas abandonner, ne voulait pas devenir faible à laisser tomber. Toujours, elle avait pensé que la meilleure des voies à suivre, c’était celle qui menait vers l’avant. Elle l’avait pensé si longtemps, si fort... alors pourquoi maintenant, avait-elle envie d’abandonner comme une vulgaire lâche ? Siam se mit sur le coté, et ferma les yeux le plus fortement possible. Elle serra les poings et se recroquevilla sur elle-même.

- Maman...

Et elle se sentit immédiatement ridicule. Elle ne la connaissait même pas, qu’est-ce qu’elle pouvait bien attendre d’elle ! Et son frère qui ne l’avait jamais contacté ? Et son père qui la regardait les yeux baissés ? Et sa grand-mère, elle-même frappé de cécité ? Et Mlle Kathleen ? Et Chloé ? Et Emy ? Et les autres ? Comment se faisait-il qu’elle arrive encore à pleurer alors que pendant tous ces mois, elle s’était efforcé de ne jamais verser une larme, de ne jamais montré ses faiblesses ? Peut-être que ses pensées ne correspondaient qu’à celle d’une ado en manque d’attention mais là, allongée sur ce lit à ressasser ses pensées moroses, elle se dit que la vie était injuste. Puis elle s’endormit.

********************

Elle se réveilla endolorie et haussa un sourcil en remarquant la couverture posée sur elle. Elle n’avait pas souvenir de l’avoir posée. Elle s’appuya sur son coude, pour se redresser un peu mieux, et lorsque ses repères lui furent revenus, elle comprit que la nuit était passée. Noël aussi. Le poids qui pesait sur son cœur disparut. Etrange de constater à quel point un détail, une image, une mélodie, un instant pouvait se rapporter à de vieux souvenirs, qui persistent malgré tout. Débarrassée de ce jour honnis, elle se sentait davantage libre, et elle se permit même un sourire. La journée se passa plus facilement, aussi étrange cela soit-il. La jeune fille suivait ses envies, se baladant la plupart du temps, et finalement, lorsqu’elle songea que le temps le permettait davantage que quelques heures plus tôt, elle se dirigea vers l’entrée du hall. La différence de température la frappa de plein fouet et elle regretta aussitôt d’avoir oublié son écharpe. Quelle nouille ! Elle maugréa vaguement contre le temps qui n’y mettait franchement pas du sien non plus, et commença à marcher plus calmement, les mains dans les poches. Elle sentait la neige sous ses pieds, et pouvait aisément imaginer le contact qu’elle aurait sous ses doigts. Le souvenir de Sangjin s’afficha sous ses yeux, et elle eut un pincement au cœur. Il lui avait tant apprit. Un serdaigle d’exception, qu’elle avait tout de suite appréciée. C’était le seule qui était au courant pour sa tentative de suicide, et pour cause, elle l’avait utilisé contre son gré, sans même le mettre au courant de son objectif. Il l’avait mené rapidement à Sainte Mangouste et l’avait même giflé en lui faisant comprendre qu’abandonner, ce n’était certainement pas ce qu’elles auraient voulu. Et elle... elle l’avait écouté. Pourquoi cette discussion ne lui était pas revenue en mémoire la veille ? Là, elle en aurait bien eu besoin des conseils de son maître.

La rouge et or, continua de marcher de longues minutes, inspirant profondément l’air frais qui semblait lui éclaircir les idées. Puis finalement... elle ne su plus exactement où elle se trouvait. Elle avait marcher à l’aveuglette et c’était le cas de le dire, qu’elle avait fait main basse sur ses réflexes. Il lui fallait toujours faire attention au sens qu’elle prenait, et cette fois, elle avait oublié. Agacée d’être encore une fois, incapable de se diriger, elle se mit à marcher d’autant plus vite, histoire de faire face à son destin. Peu importe où est-ce qu’elle allait tomber, elle en avait plus que marre de ne rien y voir du tout. Un bruit caractéristique la fit stopper. Le clapotis de l’eau... le lac. Un nouveau sourire. Elle savait à présent où elle se situait, et doucement, elle reprit sa promenade, ne se pressant plus. Ce n’était plus nécessaire, elle avait son repère, sa canne d’aveugle à ses cotés. Siam se mit à longer l’étendue d’eau sombre qui l’avait tant captivée autrefois, lorsqu’un appel la tira de sa fausse contemplation. Elle tourna la tête inutilement, et un sourire éclaira son visage quand elle se rendit compte de la personne à qui appartenait la voix. Serve était un serpentard de cinquième année, qui, aux dernières nouvelles était préfet. Un poste qu’il méritait, de part le respect qu’il provoquait, et celui qui l’habitait. Il ne l’avait pas jugé à cause de son appartenance à la maison des lions et elle lui en avait été reconnaissante. Cela montrait qu’il ne posait pas d’arrêtés immédiats sur les gens sans vraiment les connaître. Elle hocha la tête doucement, puis répondit sans hésiter.

- Hey. Joyeux noël à toi aussi. Alors tu es...

Elle tendit l’oreille pour être certaine de ses paroles.

- ... seul ? C’est inhabituel.

[(HJ : C'est toi qui m'a fichu le bourdon xD Et là ? U_u Tu l'as toujours après les c*nneries que j'ai mis ? xD)]

« Pas si inhabituel que ça en fait. »

Le Serpentard laissa paraître un faible sourire à l’adresse de la Gryffondor tout en reportant son regard dans le sien. Aucun sentiment, aucune expression n’étaient lisibles dans celui-ci. Un handicap qui toutefois n’avait pas pour autant changé la jeune fille. Siam était restée la même élève sérieuse, sympathique et agréable qu’avait rencontré Serve lors des diverses réunions des Préfets et Capitaines. Un nouveau sourire. Admiratif cette fois-ci. Rares étaient les personnes qui se battaient et luttaient contre leur handicap. Siam en faisait parti. Malgré le fait qu’elle est perdue la vue, la jeune rouge et or faisait comme si de rien n’était et semblait décidée à ne pas abandonner, à continuer sa route tout en ignorant son mal. Un fait admirable dont seule une poignée de personnes peuvent se vanter. Après tout, fermer les yeux sur le monde n’était peut-être pas une si grande tare que ça ? Certes, ne plus voir les visages des personnes que l’on aime, ne plus contempler les paysages qui nous entourent doit être un sacrifice horrible. Cependant, derrière toutes ces contraintes se cache de nombreux avantages. Des privilèges inconnus aux voyants, mais qui sont infinis.

Le Serpentard détacha son regard de celui de Siam et tout deux se remirent en marche, longeant lentement les bordures du Lac gelé. Le vent soufflait légèrement, emportant avec lui un peu de cette poudre blanche. L’herbe glacée craquait à chacun de leurs pas. La neige se tassait à leur passage. Aucun bruit ne semblait venir troubler le doux silence qui venait de prendre place. Quelques croassements caractéristiques du corbeau trahissaient leur présence. Mis à part cela, rien. Les deux apprentis sorciers ne disaient pas le moindre mot et marchèrent en silence, côte à côte. Le seul et unique bruit résonnant à leur passage étant le craquement produit par les tiges d’herbe givrées.
Le jeune homme fixait à présent l’épaisse couche de glace qui couvrait le Lac. Une soudaine envie s’empara alors de lui sans qu’il n’ait eu le temps de réaliser. Serve contourna silencieusement son amie et s’avança prudemment sur la surface glissante de l’eau gelée. Tel un virtuose, il fit quelques pas hésitant sur la Lac, se détachant ainsi de quelques mètres de Siam. Après quoi, il se tourna vers la Gryffondor, un air satisfait planté sur le visage.

« Tadah ! J’ai toujours adoré jouer avec la glace ! »

L’esprit enfantin qui venait de prendre possession du jeune homme semblait décider à le suivre en ce début d’après midi. De nouveaux souvenirs. Chris et lui étaient autrefois réputés pour avoir été de véritables démons avec les moldus en hivers. Batailles de boules de neige, patinage ‘’violent’’ sur la glace, avalanche de neige sur les gosses de la rue. Plus communément, les deux frères étaient nommés les Terreurs de la rue où ils logeaient. Le bon vieux temps. Des souvenirs, seulement des souvenirs. Tout n’est que poussière d’or présentement. La seule et unique chose que pouvait faire le jeune Serpentard maintenant : se rappeler. Serve sorti presque subitement de l’euphorie dont il était victime et secoua la tête durant quelques secondes. Après quoi, le jeune Préfet fit un pas en avant. Un pas tremblant qui lui valu une magnifique chute en arrière et un atterrissage sur le dos. Allongé à terre, le jeune homme avait eu le souffle coupé. Une situation des plus honteuses pour lui, comique pour la jeune fille. Toujours aussi surpris, Serve releva le bras en l’air et lança d’une voix mi amusée, mi sérieuse :

« Bah… jouer avec le feu c’est peut-être pas si mal que ça en fin de compte… Et toi te moque pas ! Ou… ou j’te bombarde de boule de neige avant de te noyer dans l’eau du Lac ! »

Le Serpentard se releva tant bien que mal sous les rires de son amie, et tenta d’adopter un air ignorant voir boudeur. Le jeune homme regagna le bord du rivage avec ‘’dignité’’ et décida d’ignorer, amusé, l’air moqueur de la Gryffondor. Toujours tomber avec classe. Toujours se relever avec classe xD. Serve jeta un dernier coup d’œil au Lac. A sa prochaine tentative de marcher sur la glace, ne pas oublier de prendre les patins qui vont avec, sous peine de se prendre un deuxième bleu aux fesses -__-‘. Le vert reporta alors son regard amusé vers elle. Voilà comment, en quelques secondes, l’ambiance de sérieux et d’élégance qui régnait entre les deux élèves avait été balayée par un véritable air de joie, d’amusement. Un nouveau sourire. Plus franc cette fois-ci. Plus heureux. Et dire que l’après midi ne faisait que commencer. Ce lendemain de Noël n’allait peut-être pas se révéler être si mauvais que ça en fin de compte.

« Tu veux qu’on continue à marcher tranquillement ou alors tu préfère qu’on s’amuse un peu sur la glace – avec l’équipement adéquate cette fois hein ! »

Le regard pétillant, le jeune Serpentard contemplait une nouvelle fois les yeux de son interlocuteur. Un mince sourire releva encore une fois ses lèvres. Siam méritait son titre de Préfète en Chef, elle méritait sa maison, celle des Lions Rouges. La jeune fille était bien plus qu’admirative de part le fait qu’elle soit courageuse et combattante, elle était un véritable modèle pour tous et toutes. Le jeune homme avança alors sa main pour allez prendre l’avant bras de Siam et la tirer vers le bord du Lac.

« Allez dis oui, dis oui, dis oui ! »

L’esprit enfantin ne l’avait apparemment pas quitté. Et c’est avec un regard suppliant et une moue de gamin que le jeune élève attendait la réponse de son amie.

Elle n’avait pas réellement envisagé de tomber sur qui que ce soit en sortant dans le parc, et encore moins sur Serve. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était trouvé en sa compagnie. Son statut d’ex préfète en était l’une des raisons. Depuis sa rentrée, il y a de cela quelques semaines, donc, en retard par rapport à la norme, elle n’avait plus fait partie de ce groupe. Ce n’était pas injuste, bien au contraire, elle n’avait que ce qu’elle méritait, mais, ses rencontres avec Serve découlaient de ce genre de situation, impossible à présent. Alors oui, tomber sur lui cet après midi, alors qu’elle n’avait pas croisé son regard depuis un long moment avait de quoi lui réchauffer le cœur tout en la laissant surprise du tour que lui jouait le destin. Serve était à Serpentard, mais il n’avait jamais réellement semblé avoir des a priori ridicules sur les quatre maisons. Fait dont elle lui était reconnaissante. Elle ne savait pas grand-chose sur lui, si ce n’était rien en vérité. Bien sur, son nom, son âge, sa maison ne lui étaient pas inconnus, mais, hors sa petite amie, elle n’avait que très peu d’informations sur lui. Lorsqu’ils avaient discutés, ils n’avaient pas fait preuve d’un grand sentimentalisme bien mièvre. Non, au contraire, lors discussions consistaient en majeur partie à rire, et à passer le temps en philosophant sur des sujets complètement stupides, qui, bien que très peu utiles à la survie de l’humanité, leur changeaient les idées en les remplissant d’une certaine bonne humeur.

Il se mit à marcher, et elle cala sa démarche à la sienne. Le bruit caractéristique des pas s’enfonçant dans la neige lui donnait le chemin à suivre. Ce n’était pas difficile dans ce paysage de savoir se diriger sans trop de mal. Les arbres étaient en somme, ses seuls ennemis. Solitaires et immobiles, elle n’avait aucun moyen de les percevoir. Les oiseaux ne se posaient plus sur les branches. Le vent ne faisait plus bruire les feuilles. La fraîcheur de leur ombre ne différait en rien à la température extérieure. Siam était totalement aveugle face à eux. Le silence dura, sans pour autant qu’il en devienne pesant. Marcher côte à côte ne semblait en rien les déranger. Peut-être bien que chacun des deux élèves s’était réfugié dans ses propres pensées, décor invisible aux yeux des autres, comme si, tous étaient en partie aveugle. Les pas de Serve s’arrêtèrent, et ceux de la jeune fille firent bientôt de même. Elle tendit l’oreille pour définir ce qu’elle n’avait pas encore pu percevoir. Et bientôt, elle cru discerner de fines glissades. Une légère ride vint à couvrir son front, alors qu’elle tentait de définir ce dont il pouvait bien s’agir. Et là, elle écarquilla les yeux. Serve était en train de marcher sur la glace. Ses fossettes (ou pommettes ? u.U) se relevèrent doucement, et elle se retint de rire. Il n’avait pas de patins ! L’idée qu’il s’écroule au sol lui traversa l’esprit et elle eut toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire. Elle aurait certainement mal aux joues lorsqu’elle arrêterait de se les mordre. Et... ce qui devait arriver arriva. Le bruit de la chute lui parvint aux oreilles un dixième de seconde après qu’elle n’eut commencé à rire. Se laisser aller avait quelque chose de délicieux. Instant magique où tout souci s’égare dans les méandres de votre esprit. Rien ne pouvait atteindre alors la jeune fille, si ce n’était le souffle qui vint bientôt à lui manquer.

La menace prononcée, rien n’y fit. Siam riait et tout ce qu’il pouvait bien lui dire n’y changerait rien. Elle se penchait légèrement en avant, conséquence de ce déchaînement.

- C’est fou... ce que tu... peux... bien me faire... peur... Ah ah aaah...

Et elle en remettait une couche. Rire peu bruyant qui s’élevait dans l’air glacé du parc. Et alors qu’elle se fiait à son ouïe, l’image que son esprit conçu pour illustrer la scène que ses yeux n’avaient pu percevoir vint à souligner l’instant. Elle imaginait très bien le jeune homme s’écrouler au sol, alors qu’il n’avait rien aux pieds pour garder l’équilibre sur la glace. Elle reprenait son souffle, alors qu’il lui demanda ce qu’elle désirait faire. Son souffle se perdit dans sa gorge, tandis qu’elle se redressait immédiatement. Merde, elle ne savait pas patiner. Elle ne pouvait pas s’y mettre alors qu’elle venait de rire de lui. Ah non, hein ! Sa fierté en prendrait un coup s’il se rendait compte qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de faire de cette activité. La jeune fille fit la moue, en grande réflexion. Elle devait bien avouer qu’elle était curieuse de ce que devait être la sensation de glisser sur la glace, mais... la glace c’est dur. Ca fait mal, c’est froid et ça donne pas franchement envie de s’y casser les dents la tête la première T.T Et, i allait se rendre compte qu’elle était pire que lui u.U Mais, toute gryffondor qu’elle était, Siam prit son courage à deux mains et céda face aux supplications aussi bien puériles qu’adorables du garçon.

- Ok ok ! Allons se casser la figure en beauté.

Petit soucis, elle n’avait jamais songé à apprendre un sortilège qui visait à métamorphoser ses chaussures.

- Dis, tu saurais ensorceler nos gentils petits pieds ?

Peut-être qu’avec un peu de « lèche bottisme » ses chaussures feraient de leur mieux pour la tenir droite.

hj : Mouarf >< j’adore tes écrits !
hj2 : Siam n’est plus préfète, mais je sais pas comment l’enlever u.U
hj3 : Tu lui lances trop de fleurs -__________-
hj4 : j’adore ton perso xD
hj5 : fin des hj. ^^’

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