Spring nicht u__U [Pv Oli d'amour]

On était dimanche midi trente, précisément le dernier dimanche de juin. Evan avait encore fait le tapin toute la semaine comme à l’habitude. Il s’était encore drogué, grâce à l’argent récolté, mais avait fait ses prévisions, maintenant. En tapinant beaucoup, en haussant sensiblement les prix, Evan avait réussi à gagner assez d’argent pour sa drogue du jour et pour faire une petite réserve. Il devait avoir 4 ou 5 grammes d’Héroïne sur lui. C’est énorme, mais il avait prévu deux issues. Soit il restait quelques jours à ne rien faire, ne pas tapiner, le temps de se reposer, dormir et ne pas baiser, soit il s’injectait la dernière dose. Il faisait le hot shoot, la fin de tout. Mourir jeune est aussi une possibilité. C’est plutôt pas mal, non ? Pas le temps de souffrir d’arthrose, de se voir défigurer par les rides et les cheveux gris… Belle conception de la mort à un âge peu avancé. Evan devait réfléchir. C’est pourquoi, après avoir fait un tour en balais, un tour de Poudlard. Survoler la forêt interdite, voler près du château en zigzagant entre les tours, frôler l’eau du lac, après être passé au dessus du parc, Evan se rendit dans un endroit qu’il fréquentait régulièrement le dimanche. La salle sur demande. Il y passerait toute l’après midi. Il passa trois fois devant l’endroit en demandant après un endroit calme dans lequel il pourrait se reposer quelques heures.

Une porte fit son apparition et après être entré dans la pièce, Evan la vit, toujours aussi grande, aux couleurs de Serpentard et Serdaigle, une bataille des deux couleurs. Un lit était présent, il avait l’air confortable. Un divan une table, des chaises, un jacuzzi et un frigo. Le parfait endroit pour rester bien au calme, se relaxer. Evan ne fit pas le tour du propriétaire, il s’approcha directement du lit. Il y déposa sa veste et sur l’une des tables de chevet, il déposa un paquet, contenant l’Héroïne, une seringue, de l’extrait de citron dans une petite fiole, une cuillère, un élastique et un briquet. Il se coucha sur le lit, pensant. Le ferrait-il ou non ? Mourir ou bien continuer à mener une existence aussi… Malsaine. Déplaisante. Pauvre. Peux à peux, il se laissa envahir par sa fatigue et déposa les armes. Il s’endormi rapidement.

0liver Murder Sykes, devant son miroir, se coiffait fébrilement. Usant de son fer à lisser, plusieurs fois il se brûla le crâne. Pour se faire des spikes, c’était raté, il repasserait. Après avoir entendu un drôle de « Pschhhh », 0li comprit que le mélange Gel+Fer à lisser n’était pas des plus recommandés. Il grimaca. Gauchement il se maquilla, de toute façon, avec ou sans crayon, il était toujours très mignon… Cela va sans dire, 0li se sentait plutôt beau, même lorsqu’il se réveillait avec la plus grosse gueule de bois de toute sa vie. De toute façon, ses traits tirés, ses cernes sous les yeux, son haleine alcoolisée, son regard défoncé, tout plaisait. 0li était beau. On ne pouvait s’en cacher.

Défiant les lois de la gravité avec ses cheveux dressés sur le dessus de sa tête, il coiffa sa mèche qu’il mit de coté, comme d’habitude. Il enfila un slim Dickies, un tee shirt Diabolik.Une ceinture Darkside, pour changer, des DC Shoes roses et blanches, le tour était joué. 0li avait l’air d’un pochetron, mais d’un ravissant pochetron.

0li sortit de son dortoir en vacillant. Il devait peut être avoir trop bu, dans la nuit. Sûrement. En montant les escaliers, il s’étala. Et ces élèves même pas foutus de l’aider à se relever ! Il leur aurait bien botté le trou d’balle, s’il le pouvait. Lorsqu’il se remit de lui-même sur ses pieds, son visage n’était plus aussi détendu. Il ne fallait pas l’énerver, le pauvre petit. Il était déjà assez contrarié comme ça. Se réveiller le soir, vouloir sortir le soir, devoir se préparer le soir, tout ça pour se prendre une cuvée, ça l’emmerdait plutôt qu’autre chose. S’il le pouvait, il serait retourné dans son lit. Mais pour se faire, il faudrait que ses draps soient propres. 0li avait tendance à beaucoup les salir, la nuit. Ses rêves n’étaient pas les plus sages, dirons nous.

0li rasait les murs, s’y tenant presque pour ne pas tomber et s’endormir. Le pauvre avait du mal, mal à la tête, mal au ventre. Une envie de gerber indescriptible. Bon appétit, bien entendu. Le jeune Gryffondor atteignit enfin une salle, celle qui pourrait lui donner toutes les bouteilles d’alcool qu’il voudrait sans débourser un centime. Il en aurait bien besoin. Des sous, il en avait bien trop dépensé, que ce soit dans une prostituée rencontrée dans la forêt interdite et explorée de toute part ou dans des habits, aux choix.

0li passa trois fois devant la salle sur demande. La première en marchant, la seconde en haletant, la troisième en rampant, presque. Il n’était pas fatigué. Il décuvait.

Quand les portes s’ouvrirent, 0li se jeta sur les bouteilles d’alcool qu’il avait souhaité, et sauta dans un fauteuil délabré. Ouvrant une première bouteille, il en but plusieurs gorgées puis, désaltéré, lâcha un rot plutôt phénoménal. Le genre de rot à résonner dans toute la pièce. En parlant de pièce, il n’était pas seul. Un garçon semblait être déjà dans la salle à son arrivée. Quoique Sykes ne s’en préoccupa guère. Il avait ses bouteilles. Point. Quand il n’eut presque rien à faire, il s’attarda sur le visage de l’autre visiteur. Il semblait dormir. Petite nature ! A sa place, 0li se serait tapé de folles insomnies. Ce dernier se leva bruyemment de son fauteuil, lâcha sa bouteille vide qui vola en éclat sur le sol et inspecta l’autre garçon. Il le connaissait.

C’était lui, la pute de la forêt interdite. Le ventre d’0li se serra. Eh bien, lui qui pensait s’en souvenir toute sa vie, il avait eu du mal à percuter ; L’alcool, certainement. 0li pria pour que le garçon ne se réveille pas et retourna dans son fauteuil. Malheureusement pour lui, il s’assit dans une telle violence qu’une autre bouteille se brisa une fois qu’elle toucha le sol. Paf ! Du whisky plein les murs. Un 0li cramoisi sur un fauteuil, dans un fou rire gêné. Et un garçon. Celui a qui 0li a dévoilé toute son intimité.

Quelques heures de repos pour Evan, c’était magnifique. Un jour sans rien faire, un jour de paix et de sérénité. Un jour, où il ne devait pas coucher avec cinq, six personnes pour gagner un peu d’argent, pour sa chère drogue. Vie pitoyable, Evan profita de ce jour de congé pour dormir, se reposer. Malheureusement, son sommeil fut troublé, vers 22 heures, par un bruit de verre cassé. Ce premier bruit fut d’abord assimilé par Evan comme le produit de son imagination, un bruit provenant de son rêve mouvementé. Rêve de bagarre en soirée, un Evan qui ne se prostituait pas, sa sœur étant encore en vie. Malheureusement, ce n’était qu’un rêve. Une seconde fois, un bruit de verre cassé retenti. Cette fois, Evan se réveilla. Doucement, mais surement.

Il se redressa et regarda autour de lui. Il avait presque oublié qu’il était là, dans la salle sur demande. Il se croyait encore dans son lit, dans son dortoir. Mais non. Pas la même déco’. La salle avait un peu changé. Etrange. Enfin d’un côté il, n’y avait que des bouteilles d’alcool en masse en plus à terre et sur la table. Evan regarda le garçon assis dans le fauteuil en train de se marrer tout seul. Evan ne dit rien et ne bougea pas pendant un instant. Cher Oliver. Evan n’avait pas été sur qu’il viendrait. De toute façon, Evan n’est qu’un gigolo parmi d’autres. En quoi serait-il différent ? Il est presque aussi pitoyable que la plupart, si pas plus. Il se rappela de la forêt et un frisson lui parcourra le dos. Oulala, ce qu’il venait de penser…

Evan se leva, en se passant la main dans les cheveux, pour les remettre plus ou moins en place. Il lança un regard sur la table de nuit, son sachet était toujours en place. On dit que la nuit porte conseille, bah Evan ne trouvait pas trop ce dicton véridique. Il ne savait toujours pas quoi faire. Plusieurs jours sans travailler ou ne plus travailler du tout.. Mais ne plus rien faire du tout.. Evan se rapprocha d’Oli, mais il s’assit sur une chaise non loin, de lui :

-Salut. Dis donc, t’as l’air de déjà être dans un bon état, Oliver..

0liver était tellement occupé, affalé dans son fauteuil, à faire des bulles avec sa propre salive qu’il n’entendit que d’une oreille la réflexion que lui lançait Evan. Hein ? Qu’est ce qu’il avait, son état ?!

0li se leva de son fauteuil, assez difficilement je dois dire. Une bouteille a la main, prenant un air menaçant ( Qui, cela va sans dire n’était pas menaçant du tout ), le jeune garçon s’approcha d’Evan. Il posa le bout de la bouteille sur son torse et le lui martela à chacun de ses mots.

« Quoi, qu’est ce qu’il à mon état ?! »

0li ouvrit sa bouteille et but un peu de son contenu, toujours en fixant Evan. Vodka. Comme s’il n’en avait pas assez bu, aujourd’hui. Sûrement pour « faire genre », il jeta sa bouteille sur le sol, dans l’espoir qu’elle se casse, mais non. Elle roula. Et 0li lui courut après. Quand il la récupéra, il remarqua qu’il n’y avait plus d’alcool dedans. Il pointa Evan du doigt.

« C’est d’ta faute ! »

Petite Nature, Sykes n’était vraiment pas dans le meilleur des états. Et Evan avait l’air de bien s’amuser, en passant. Ce cher 0li, si séduisant, si attachant était réduit à courir après des bouteilles fugueuses et accuser les autres gens d’être dans le coup. L’alcool n’avait pas une très bonne tournure sur le pauvre petit. Il savait à peine quel était son prénom. 0li prit de nouveau sa bouteille maintenant vide et la cassa lui-même sur le sol. Là, elle se brisa. Et 0li de se baisser pour en ramasser les morceaux avec les doigts. D’ailleurs, il s’en coupa un. Comme un enfant il se mit à gémir en suçant son doigt. Il s’approcha d’Evan et le lui mit sous le nez.

« Bisou magique. »

Il n’attendit pas la réponse d’Evan qu’il était déjà reparti sur son fauteuil, complètement avachi. Les fesses par terre, les jambes allongées et seul son buste sur le fauteuil, il tentait d’ouvrir une seconde bouteille. A ce rythme là il en arriverait au point de faire des avances à son propre reflet. En pur gentleman, le jeune homme lâcha un rot plutôt extraordinaire puis le ponctua d’un « Aah » qui aurait pu faire penser à un bâillement mais aussi à un cri de jouissance. Le jeune Gryffondor ferma les yeux mais les rouvrit très vite pour surveiller si Evan était encore là. Quand il vit que lui aussi le regardait, il refit aussitôt semblant de dormir. Petit n’Ours, il était vraiment dans un sale état.

Pittoyable. Ce n'est qu'un mot par lequel on pouvait qualifier l'état actuel d'Oliver. Evan bourré, ca faisait presque pareil, en moin pire. Il avait la classe même bouré, lui. Ce sont les mystères de la vie, les mystères de la tolérance à l'alcool. On a des réactions différentes vis-à-vis à l'aclool, suivant les personnes. Evan comprennait l'état d'Oliver, même si il avait l'impression que c'était légèrement exagéré. Le garçon, une bouteille en main, demanda à Evan ce qu'avait son état.. Un sourir léger au coin de la bouche, Evan lui répondit, très sincère, sans pourtant avoir l'intention de blesser Oliver :

-Ton état est pittoyable. T'as bu combien de litres d'alcool jusqu'à maintenant? Trois? Quatre?

Evan restait avachi sur sa chaise, en regardant Oliver jeter sa bouteille d'alcool à terre, mais elle ne cassa pas, se contentant de rouler, pour se faire poursuivre par Oliver, qui rejeta la faute sur Evan qui se contenta de hausser les épaules, suite à la remarque. Il y avait plein de bouteilles d'alcool, près de quarantes litres, au moin! Assez pour faire dix comas ethiliques! Evan était amusé, par l'état du garçon. Tant qu'il était dans cette pièce là, il ne risquait pas de s'attirer des problèmes ou de causer des problèmes aux autres. A pars Evan, personne n'était présent. Il aurait du être dans la même situation ce soir là, il y a plusieurs mois, il aurait du se saouler quelque part où il ne se serait pas attiré d'ennuis. Elle serait encore en vie. Après s'être remémoré ce moment de sa vie, Evan prit une bouteille d'alcool au asart, il l'ouvrit et porta le goulo à ses lèvres.

Il bu le quart de la bouteille d'une traite et laissa son regard sur Oliver, qui vennait de se baisser pour ramasser des bouts de verres, et bien sur, il se coupa. Il avenca le doigt vers Evan lui demandant un bisou magique. Ce que fit Evan, dans le genre qu'il mit le doigt du garçon dans sa bouche, pour enlever le sang, et en même temps, peut-être faire du bien au garçon... Ce dernier se remit à nouveaux dans le fauteuil, ou plutôt contre le fauteuil, à terre. Evan acheva la bouteille cul sec, toujours le regard sur le garçon, qui faisait semblant de dormir. Evan regardait la bouteille qu'il avait bue: Vodka. Pas mal. Evan se leva et s'approcha d'Oliver, là aussi il y avait des masses de bouteilles. Il y en avait partout en fait. Même à côté du lit. Evan s'accroupit auprès d'Oliver :

-Tu devrais arrêter.. Tu vas te ramasser un coma ethilique.

« J’ai pas beaucoup bu, Evan, c’est toi qui te fais des illusions tout seul. Pas bon pour ton p'tit coeur, pense - y. »

Le toisant avec une arrogance quelque peu déplacée, surtout en étant saoul à ce point, 0liver Murder Sykes pointa Evan du bout du goulot d’une bouteille pleine ; La moitié de l’alcool atterit sur ses vêtements. Il retira son tee shirt et l’essora puis le fit tournoyer au dessus de sa tête.

« Oui Monsieur ! C’est pas parce que je suis un peu gai que je suis forcèment bourré. »

0liver s’arrêta un instant et éclata de rire en portant une bouteille à sa bouche.

« HAHA ! Non, je suis pas un peu gai, je suis très gay ! »

Il était très fier de son jeu de mot quelque peu douteux, je dois bien l'avouer. Tellement fier qu’il en termina sa bouteille d’une traite. Précédemment calé sur son fauteuil, il s’allongea sur le sol glacé de la salle sur demande en s’extasiant. Des « Oh ! », des « Ah ! », ressemblant à tout sauf à quelque chose de très catholique. 0li porta la main sur son entrejambe et soupira. Du bout des doigts il caressa ce bout de jean en simulant un orgasme, puis ouvrit une autre bouteille. Son slim puait l’alcool, il ronchonna. Et entama son autre bouteille. Il se leva avec une grande difficulté et se dirigea vers Evan. Son torse nu était presque « collé » à celui de son interlocuteur. Et 0li de se hisser sur la pointe de ses pieds afin d’arriver à 5 centimètres environ de la taille d’Evan. Toujours du bout de sa bouteille, le jeune Gryffondor caressa le cou du Serdaigle en se passant la langue sur les lèvres.

« T’a assuré, pour une pute, l’autre jour… »

Un sourire se dessina sur ses lèvres et ses yeux brillants provoquaient le bleu à riposter, peut être aussi « violemment » que ce cher Sykes. Il effleura légèrement les lèvres d’Evan, une phrase plus sarcastique et cinglante encore à la bouche.

« Je me demande pourquoi t’a besoin de blé… Tu dois avoir énormément de clients, c’est évident. La moyenne d’âge est de combien ? 45 Ans ? Haha. »

0li éclata de rire et but une nouvelle gorgée de sa bouteille. Il ne s’arrêterait pas maintenant, pas en si bon chemin ! Il avait commencé à se saouler ; Autant terminer. Evan n’aurait jamais dû se tenir en ces mêmes lieux qu’0li, surtout légèrement éméché [ Ironie, quand tu nous tiens, tu ne nous lâche pas ]. Non, Evan n’aurait pas dû être là. Ce qu’il voyait devait être un des pires cotés d’0li. Débauché. Négligé. Méchant, méphistophélique. Ce garçon plutôt doux qu’il avait gâté à la forêt interdite était devenue cette chose maladroite, toujours une bouteille à la main. Cette chose aux cheveux en bataille, aux habits baignant dans l’alcool…

0li bougea dans la salle. Il vacillait, titubait beaucoup. Et l’inévitable arriva : Il s’affala de tout son long. Dans les morceaux de verres de la bouteille brisée qu’il avait tenté de ramasser. Après cette chute il se releva et observa l’état de son pauvre bras gauche. Lamentablement lamentable. 0li avait mal. Feignant la désinvolture, il monologua.

« Haha ! Quel con ! Je… Je l’ai fait exprès ! »

Heureusement qu’on pouvait dire qu’il n’était pas conscient ni de ses gestes, ni de ses paroles. Pourvu qu’il ne se souvienne de rien, à l’aurore.

-Mon petit cœur va très bien, Oliver, merci de t’en soucier. Ma vie sentimentale est tellement pleine ces derniers temps..

Un sourire narquois naquit sur le visage d’Evan, il était encore célibataire, mais peut être plus pour très longtemps. Il était toujours courtisé par des masses de filles et de garçons.. Il s’arrêterait une fois de faire le tapin, pour changer un peu d’optique. Vivre une vraie vie, c’est ce qu’il voulait, il en avait marre de tout. Evan pensait en la réincarnation. Nous ne sommes que des âmes en peines, qui vivent, meurent et revivent à l’infini. Tel est fait le cycle de la vie. Notre vie actuelle n’est qu’un entraînement pour accéder a la vie d’après, une préparation. Le rouge et or continua à parler, en faisant presque un monologue en fait. Petit jeu de mot, bien fait pour quelqu’un aussi pété que ca.. Evan leva les yeux au ciel. Il était vraiment mal tombé. Dormir dans son lit, dans sa salle commune aurait été plus simple, sans doutes. Evan répondit dans un soupir :

-Tu n’est pas qu’un peu gai. Tu est plus que bourré. Enfin, si tu fais un coma Ethylique, n’espère même pas que je t’aide.

Le rouge et or n’abandonna pas, il acheva sa bouteille d’alcool d’une traite et en ouvrit une autre, avant de se relever, en aillant faillit se casser la gueule à terre, il s’approcha d’Evan et se colla à lui, il lui venta ses mérites pour l’autre soir. Il avait assuré, pour une pute.. Voilà pourquoi Evan n’aimait pas avoir des clients qu’il verrait souvent, ou qu’il pourrait croiser.. Toujours un moyen de faire une remarque là-dessus. Oliver le nargua sur l’âge que devraient avoir les mecs avec qui Evan couchait.. Il se demandait pourquoi il avait besoin d’argent.. Evan se dégagea du garçon et se rapprocha de la table de nuit. Il prit le paquet et l’agita en prononçant quelques mots :

-Pour ca que je dois gagner constamment du fric. Et si tu veux savoir, ca ne me plait pas, de me prostituer. Et contrairement à ce que tu penses, mes clients sont âgés entre 16 et 28 ans. Enfin, je ne compte pas les gamins de 13 ans comme toi, bien sur.

Evan s’était assis sur le lit et commençait à déballer le sac en plastique, toujours avec un œil sur le garçon. Il prit la cuillère et le sachet avec la poudre. Avec son cutter, il prit un peu de poudre blanche, pour la mettre dans la cuillère. Il ajouta quatre goûtes de citron dans la cuillère et avec son briquet il chauffa le tout. Il sentait déjà que le rouge et or l’énervait. Se connaissant, il était sur qu’il ne supporterait pas le garçon bien longtemps, sans une dose d’Héroïne. L’Héroïne vous enfonce dans le repli sur vous-même, et vous aide a être plus rapidement de mauvaise humeur… Bref, Evan mit la substance dans la seringue et prit l’Elastique pour se le mettre autour du biceps, au dessus du pli du coude. Il regarda le garçon et il le vit tomber à terre. Exaspéré, Evan s’enfonça l’aiguille dans le bras. Il ferma les yeux en appuyant sur la seringue. Il pencha sa tête en arrière avant de se laisser tomber sur le lit. Il resta trente secondes sans bouger et ensuite, il s’enleva la seringue du bras, rangea rapidement tout ses trucs et retourna près du garçon, les pupilles dilatées, un sourire léger affiché. Evan prit une bouteille d’alcool pleine, l’ouvrit et en but tout d’une traite, se sentant déjà tranquillisé par l’Héroïne. Achevée, Evan prit le bras gauche d’Oliver et regarda les entailles. Il haussa les épaules et dit à l’intention du garçon :

-C’est bon, c’est que des écorchures, rien de grave. En fait.. Tu ne sais pas te trouver de mec que t’as voulu te payer un gigolo ? Non, je ne sais pas moi. Enfin c’est vrai que si t’es toujours comme ca, une loque, tu ne sauras jamais rien avoir de sérieux…

« Ferme là, Evan, je te permet même pas de parler ma vie sentimentale. Si je me suis payé un prostitué, c’est uniquement parce qu’il fallait que je baise, c’est tout. »

Menteur ? Sur certains points. 0liver détestait qu’on s’aventure sur ce point là. Désastreuse, sa vie sentimentale était désastreuse. Catastrophique et infecte, malsaine et dérangeante. 0li se faisait prendre par et prenait n’importe qui. Il fut un temps ou la fidélité n’était pas son fort. Une petite liste des meilleurs coups qu’il connaissait trônait sur sa table de nuit. Les relations sérieuses, il s’en foutait. Se cajoler à longueur de journée en se murmurant des « Je t’aime » dégoûtants, cela ne l’attirais pas du tout. Pour lui, « relation » ne rimait qu’avec « sexe », « sentiment » étant inconnu de son vocabulaire. Pour contrecarrer cette facette de sa personnalité, il se prenait au jeu de jouer les émotifs, quelques fois. Et quelques fois, ce n’était même plus un jeu.

Sûrement sous l’emprise de l’alcool, 0li saisit une bouteille d’alcool vide et la lança au travers de la pièce. Frôlant le visage d’Evan, elle alla se briser en kyrielle de morceaux sur un mur. C’était une chance pour Evan. Si 0li n’avait pas autant de verres en travers du nez, il aurait peut être mieux visé et ne l’aurait pas raté.

Silence pesant.

0li remarqua qu’Evan avait sûrement dans ses habitudes celle de se piquer régulièrement. Il lui fit d’ailleurs remarquer que tout l’argent qu’il récoltait était pour s’acheter sa dose. Même torché, Sykes ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. De la drogue. Bah tiens. 0li n’en avait jamais consommé. Du moins, c’est ce qu’il pensait, s’il se fiait à ses souvenirs. Souvenirs troublés par tout l’alcool qu’0liver avait ingurgité. Le jeune homme essaya de se traîner jusqu’au fauteuil. Il se hisse à peu près correctement jusqu'à l’objet, se lova dedans, comme un petit chat à l’haleine très vodkaïdée [ N’ouvrez pas le dictionnaire, c’est une invention personnelle ] et ferma les yeux. Le tableau, à voir était plutôt mignon. Non, il ne tombait pas non plus dans l’innocence. C’en était simplement… Attendrissant. On ne pourrait rien lui reprocher. Il était calme. Tandis qu’il somnolait, 0li sentait sa tête et la salle virevolter. Simple impression. Le tournis lui tordant le ventre, des pulsions nauséeuses venaient en masse lui nouer la gorge. Cependant il resta dans son fauteuil. La flemme de se lever pour aller dégueuler. Il aurait mis trop de temps. Et sur son sofa, il resta. Quelques minutes. Qui lui parurent des heures. Quand ses yeux se remirent à cligner, 0li se redressa légèrement et regarda autour de lui en haussant les sourcils. Evan était toujours là. Murder s’étira avec un petit soupir ressemblant à un miaulement bizarre et chercha a l’aveuglette [ Pas encore totalement réveillé, c’est dur ] une autre bouteille. Plus rien. Quelqu’un y avait touché. Ou alors 0li avait tout bu ? Assez difficile de se rappeller. Arraché, le jeune Sykes a tendance à avoir une mémoire de poisson rouge. C’est à peine s’il se souvient ce qu’il fait dans cette salle.

Le regard fixé sur Evan, 0li tente de se rappeller des quelques minutes avant son minuscule somme. Que s’était il passé ? Instants tout flous. Ce n’était pas normal. Et l’état d’0li empirerait sûrement lorsque ses doigts auront de nouveaux une bouteille à tenir, bouteille qu’0li portera a sa bouche pour ensuite éructer l’alcool sous formes de révélations soudaines ou d’horreurs simplistes.

-Le mensonge pour un Gryffondor, c’est mal, Sykes.

Décidé à ne pas arrêter de charrier le garçon, Evan ne fit que dire que le garçon mentait. Les bouteille vides s’étaient empilées, tandis que les remplies disparaissaient à vue d’œil. Oliver avait sans doutes bu assez, il s’endormait maintenant plus que facilement. Evan remarqua que ce dernier lui avait envoyé une bouteille, voulant sans doutes atteindre Evan à la figure, il avait malheureusement raté. Heureusement pour Evan d’ailleurs. Si il aurait reçu la bouteille dans la figure, Evan se serait vraiment énerver. Et si vous saviez ce qu’il peut faire lorsqu’il est énervé.. Pour lui, son visage et sa beauté était son gagne pain, mais aussi ce dont il était le plus fier. Hériter d’une cicatrice, d’une bleus ou même d’une simple blessure temporelle, il n’aurait jamais supporté ! Pendant qu’Oliver dormait, Evan mit les bouteilles vides dans un coin et but une bouteille de tequila, deux bouteilles de Vodka, et enfin trois de rhum. Evan ne supportait pas le rhum, mais bon, sachez que l’Héroïne vous fait faire des conneries grosse comme le monde. Il avait vidé les autres dans un évier. Et mit les bouteilles vides avec les autres. A présent, Evan titubait. Peut-être avait il bu tout ca trop vite… Il trouva une chaise et s’assit à la façon des policiers lorsqu’ils interrogent les criminels, pour regarder Oliver Dormir. Peut de temps après, Oliver se réveilla et avait l’air déçu qu’il n’y aie plus d’alcool. Evan se leva, pour se rassoir près du brun. Il soupira et lui dit, dans un bâillement :

-‘Serrais mieux dans l’lit non ?

Sur ces paroles, Evan se releva à nouveau, la tête qui tournait et il tira sur le poignet de l’autre, pour qu’il vienne avec lui. Evan n’avait pas l’intention de violer Oliver.. Juste se reposer, et tant qu’à faire, on est toujours mieux sur un lit moelleux, que sur un fauteuil de fortune, skètté après s’être jeté maintes et maintes fois dessus. Le lit ne puait pas l’alcool, en plus. Evan tira donc le garçon avec lui et finit par le pousser dans le lit, un sourire léger sur les lèvres. Evan sauta sur le lit à ressort à côté du garçon :

-J’suis pas une pute, au fait. J’le serrai même plus, d’abord. Pasque j’ai une solution à tous mes problèmes..

Evan s’était blotti contre le garçon et commençait déjà à sentir le sommeil l’attaquer de toutes parts. Attaqué par le sommeil que pouvons nous y faire à part rendre les armes et se constituer prisonnier ?