Arrivée en terre inconnue.

Au lendemain de son retour au foyer décomposé, Lloyd fut conduit à Londre par sa mère. Il n'aurait jamais songé partir en direction d'un univers inconnu si soudainement. Non pas qu'il n'en avait pas envie, loin de là, quitter la vie urbaine lui faisait même assez envie. Seulement, cela faisait beaucoup de changements en peu de temps. Decouvrir en deux heures que son père était sorcier, bien qu'ayant perdu l'autorisation d'usiter de sa baguette, que lui également l'était, et qu'il devait donc aller dans une "école pour sorciers" destabiliserait le plus confiant des "Moldus".

Moldu.... Les "non-sorciers" c'était bien ça ? Et en plus de tout ça, il avait tout un nouveau vocabulaire à assimiler...
Etait-il rééllement apte à integrer cette nouvelle vie ? Rares étaient les instants dans lequels il doutait de lui, et considérablement detestables étaient ces moment pour lui.
Cependant, il était obligé d'aller dans cette école à part. Il était dangereux, pas seulement pour les autres, mais pour lui également. Même si le doute l'envahissait, même si ce dernier le poussait à abandonner sa nouvelle route, il se devait de combattre son envie d'abdication. Et c'est ce qu'il faisait en cet instant.

Durant tout le trajet jusqu'à Charing Cross Road, ces pensée tournaient en lui, traversant son esprit telles de minuscules sagaies acérées à souhait, allant jusqu'à le torturer mentalement. Il devait les contenir, ce n'était pas particulierement le moment de tomber sous les fleches morales invisibles.
Un fois arrivé, il fut contraint de se débrouiller seul. Certes, sa mèere lui avait vaguement parlé du "Chaudron Baveur", mais sans plus. Elle ne pouvait pas l'accompagner, étant une Moldu tout ce qu'il y a de plus banale.

Ce fut donc son "initiation". A premiere vue, l'auberge semblait tout à fait normale, cependant, les clients contredisaient la premiere vue. Il était clair que les individus présents sous les lignées de chapeaux étaient des sorciers en tout genre. Il fut obligé de demander de l'aide à l'un d'entre eux. Sans argument aucun, il dut convaincre un sorcier de lui ouvrir un passage sur le "Chemin de Traverse", et de l'accompagner sur ce dernier afin de lui venir en aide lors des differents achats. Une sorte de parrain improvisé en somme. Il eut de la chance et dès sa deuxieme tentative un homme accoudé au comptoir accepta sa requête.

Apres être passé dans l'arriere cour de l'auberge, Lloyd eut sa premiere démonstration de magie : l'ouverture sur le chemin de traverse.
Completement perdu dans ce "monde nouveau", il dut suivre l'homme à travers les differents magasins. Il semblait connaitre assez bien la liste des fournitures pour un eleve de sixieme année, probablement le père d'un eleve.
Sa mère lui avait parlé d'un compte modeste à la banque des sorciers ouvert par son père à l'époque où il était encore accepté dans cet univers.
Il y retira une centaine de Galions sans rééllement connaitre la valeur de cette monnaie.
Les achats se déroulèrent assez rapidement, notamment grace à son accompagnateur.
La journée fut finie par une visite dans une boutique nommée "Ollivander".
Il en ressortit avec une baguette en bois de Roseau, de 31.25 centimetres, pas trop souple ni pas assez, possedant un ventricule de coeur de dragon. D'apres le vendeur, le Roseau signifiait pas mal de choses, choses qui avait été confusément assimilé par Lloyd apres la journée qu'il venait de finir.

Il partit le lendemain en direction de l'école "Poudlard", à bord d'un train dont le nom lui avait echappé. Le train était quasiment vide, chose probablement due à la date à laquelle il allait à l'école. Peu lui importait, être seul dans un compartiment était la meilleure chose qu'il pouvait esperer apres ces deux derniers jours.


[HJ: Jusqu'à maintenant, c'était une espèce d'introduction globalement baclée n'ayant rien à voir avec le theme du sous forum. Le réél sujet commence ici.]


Apres quelques heures de voyage, le train ralentit peu à peu, avançant de plus en plus doucement, pour finir par se stopper totalement à coté d'une petite gare. Lloyd descendit du train naturellement, tout comme s'il s'agissait d'un train tout à fait commun menant à une destination banale.
Seulement, c'était loin d'être le cas.
Une fois à terre, la vision s'offrant à Lloyd l'arrêta un instant. Devant lui s'étendait un lac plutot imposant, prenant fin avec la naissance d'une falaise surplombant le lac et supportant un auguste chateau -probablement la fameuse école "Poudlard"- composé d'une multitude de tours et de ramparts aux contours mis en relief par le ciel d'une couleur bleu-nuit vide de nuages et d'étoiles. A l'Est de l'imposant chateau était présente une foret s'étendant à perte de vue, luxuriante et sybilline tout comme les forêts-clichés renfermant d'inombrables secrets dans les vieux bouquins d'Heroic Fantasy.

De chaque coté du lac, de hautes murailles partaient, enceignant le chateau, et empechant l'acces autrement que par le lac. Cependant, aucune barque ne mouillait , et Lloyd ne se sentait absolument pas d'attaque pour traverser tout le lac à la nage à cette heure.
Partant à l'Ouest du lac, une route improvisée semblait faire le tour le l'enceinte, avec, un peu plus loin sur la gauche, un genre de cheval sombre, maigre, isolé.
Lloyd s'en approcha, pour découvrir que l'animal possedait des ailes, et qu'il semblait être un croisé cheval/reptile. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? Au lieu de marcher jusqu'au bout de la route caduque, Lloyd monta sur l'obscure animal sans éprouver de quelconque ressentiment envers lui. Apres tout, ces derniers temps, il n'avait plus trop le temps pour avoir des sentiments ou des ressentiments envers quoi que ce soit.

Semblant tout à fait connaitre le chemin, l'équidé mena Lloyd vers une double porte imposante de forme arrondie, apres être passé à proximité de ce qui semblait être un village, constitué de quelques petites chaumieres pittoresques.
Une fois les portes passées, Lloyd se retrouva dans l'enceinte, faisant face au chateau posté un peu plus loin. Il retrouva la foret qui semblait toujours aussi étendue de pres, même bien plus, et découvrit un genre de stade à l'opposé. Sans rééllement faire attention à l'environnement, il s'avança en direction des portes du chateau, trainant ses quelques affaires integralement achetées la veille.

Les portes du chateau annonçaient deja la couleur intérieure : une immense double porte d'entrée en chêne, sertie de quelques décorations par-ci et par-là. Au bout de quelques instants, Lloyd se décida à penetrer dans le batiment, donnant sur une piece assez large et caverneuse.
Bien qu'éclairée à la torche, la lumiere était tout à fait convenable, du moins assez pour voir les deux armures entourant la porte par laquelle il venait d'acceder au Hall, le grand escalier fait de marbre montant vers ce qui devait être le 1er étage, et les deux portes sur chaque mur.
Laissant ses affaires dans un coin du hall desert, Lloyd s'avança vers une niche abritant quatre sabliers, ayant chacun un nom et un nombre associés. Il se mit à observer la chose sans rééllement regarder, probablement parce qu'il avait besoin d'avoir une attache visuelle dans la brume ambiante dans laquelle il se trouvait en ce moment même...

Ces sabliers... Que pouvaient-ils representer ? Un temps ? Probablement pas, rien n'avait bougé depuis qu'il était là, à fixer -plus ou moins- les quatres flacons de verre remplis de ce qui devait être des pierres précieuses, d'aspect different pour chaque compteur. D'ailleurs, depuis quand était-il posté là ? Une demi-heure, sans doute, peut être même une heure. Cela faisait quelle heure ? A vrai dire, cela faisait deux jours qu'il avait perdu le sens du temps. Ce qui était assuré, c'est que son arrivée était matinale, le nombre d'eleves présents restant raisonnable.
Il finit par se décider à décrocher son regard de la niche pour regarder sa montre. Il ne tarda pas à se rendre compte que celle-ci était totalement immoblisée, bien que quasiment neuve. Lloyd donna deux ou trois petit coups sur le cadran, sans résultat. Peut être un effet de la magie ambiante, ou autre chose, qu'importe, coincidence ou non, sa montre semblait definitivement inactive.

Une foule commençait à se rassembler dans une salle voisine, à droite de la double porte d'entrée, visiblement une salle principale au vue de l'importance de celle-ci. De ce qu'il pouvait voir en restant dans son coin du Hall, la salle en question semblait être considerablement spacieuse, possedant plusieurs tables de bois couvertes de mets, etendues le long de la piece, accueillant de nouveaux eleves à chaque minute. On aurait pu croire à une immense salle de bal de vieux chateau, eclairée de nombreuses lumieres et décorée d'un imposant vitrail alors que celle-ci semblait plutot être une simple salle à manger.
C'était leur salle à manger ? Une salle qui aurait pu accueillir une modeste maison de son village ? Poudlard semblait alors aussi prestigieuse que ce qu'il avait pu entendre sur le Chemin de Traverse...

Cependant, pour une raison inconnue, Lloyd ne bougeait pas. Au lieu de rejoindre les eleves pour prendre ce qui semblait être un royal petit déjeuner, il restait là, les pensées aussi vides que son regard en direction d'une foule toujours plus conséquente.
Où était-il tombé ? Ce monde était-il rééllement le sien ... Ca recommençait, ces pensées déstabilisantes, ennemies de sa personne, elles revenaient. Il essaya de s'en dégager en tournant au hasard d'une direction, pour laisser tomber son regard sur les escaliers en face de la porte d'entrée. C'était de là que venaient tous les eleves. Certains descendaient les grands escaliers de marbres montant avec une vitesse impressionnante, les plus jeunes pour la plupart. Les moins jeunes, eux, étaient plutot occupés à se reveiller. De temps en temps, une porte située sur l'un ou l'autre coté des grands escaliers s'ouvrait, rapidement ou doucement, encore une fois en fonction de l'age des eleves.

Parmis ceux sortant de la porte à gauche de l'escalier était présente une jeune fille, qu'il ne remarqua que par sa voix, -"fais gaffe tu prends racine"-. Il prenait racine ? Si seulement cela était vrai, si seulement il pouvait prendre racine dans ce monde, dans ce chateau.. C'était la premiere fois qu'il se sentait si perdu, et il detestait cette sensation, il detestait ressentir un vide complet. Sans dire mot à la jeune fille, il prit ses quelques affaires avec lui -tant pis si cela pouvait paraitre singulier- et il s'introduisit dans la grande salle observée auparavant.
Levant les yeux vers le haut, il remarqua que le plafond était inexistant, laissant sa place à une replique en temps réél du ciel exterieur. Les tables presentes étaient au nombre de cinq, quatre etonemment longues alignées et une plus courte faisant face aux quatre précédentes.
Les tables semblaient être associées chacune à une maison particuliere, au vu des couleurs exposées. Il dut se résoudre, contre son grè, à demander de l'aide à un eleve. Il prit une jeune fille au hasard, qui se trouvait être celle lui ayant adressé la parole plus tôt.

"Eh, je suis censé aller où en étant Serpentard ?"

Et dire qu'il qu'il était en sixieme année. Il allait avoir beaucoup plus de travail que les autres, sans aucun doute, pour rattraper cinq années..
En esperant seulement qu'il y ait une bibliothèque digne de ce nom...

[HJ: J'integre directement le fait que je sois Serpentard et 6eme année, la flemme de trouver une histoire pour l'integrer =/]

[HJ : Désolé du leger retard. Mon pc ayant eu un bug lors de l'envoi de ma réponse hier, j'ai été legerement découragé.]

Au lieu d'obtenir une réponse à la question originale, la jeune fille prit une attitude railleuse doutant visiblement sur les dires de Lloyd. D'un coté, elle n'avait pas tord, il ne ressemblait en rien à ces première année demi-portions abominablement chambardeurs identifiables entre mille parmis les pensionnaires lambdas, ayant comme excuse d'être jeunes et insouciants. Si l'un d'eux venait à poser la même question à un eleve plus vieux, il était tout à fait logique que ce dernier comprenne la demarche de celui-ci, de par la fraicheur de sa présence à Poudlard. Mais bien qu'étant en sixième année, c'était le premier jour de Lloyd à l'école de magie, et son deuxieme dans le monde des sorciers. Il était bien plus handicapé que le plus ignorant des premiere année.

Quoi qu'il en soit, Lloyd decida de faire abstraction de la remarque de la jeune fille, d'autant plus qu'il n'était pas bien sûr de ce qu'état un bouffondor. Certes, il aurait bien fait le rapprochement avec "Gryffondor", exposant ainsi des rivalités entre maisons classiques, poncives même, mais il préférait ne pas s'avancer, ayant de grandes chances d'être dans le faux.

Alors qu'il s'apprêtait à répondre, la jeune fille en face de lui arracha brusquement une corbeille de pain des mains d'un jeune élève efflanqué, assurément jeune, qui partit se plaindre auprès de ses semblables, tout aussi petits que lui. Ce geste fit apparaitre un leger sourire doucement caustique au vu de son importance pour son pensionnaire. En fait, au moment présent, rien n'aurait semblé pire pour ce qui avait l'air d'un premiere année que ce qu'avait effectué la jeune fille. Dans ces moments là, Lloyd s'amusait à imaginer le même "gamin" face à une situation bien plus grave, d'une importance bien superieure. Il serait probablement dépassé, préférant courir pleurer dans un coin que d'affronter son adversaire quel qu'il soit. Il finit par degager son regard du jeune sorcier qui continuait à se lamenter, maugréant contre la voleuse de pain, apitoyant ses amis à defaut de mère pour assurer d'une voix calme, tranquille, gardant tout son flegme :

"Oui, je le suis. Alors ? Quelle table ?"

En reposant sa question, il avait passé en revue les differentes tables de la salle, concluant que la plus petite des cinq devait être celle des adultes. Plus que quatre possibilités, quel avancement... De plus, la faim commençait à se faire legerement sentir, accentuée par la présence de centaines de plats étendus sur les tables. En général, il pouvait se maitriser et oublier sa faim, mais entouré de plusieurs rivieres de mets, le contrôle était bien plus dur.

Outre les histoires de nourriture, il se questionnait subsidiairement quant à la maison de son interlocutrice. N'ayant aucun moyen de le savoir par un autre chemin que celui de lui demander pour le moment, il s'appliqua à le faire:

"Et sinon, t'es où toi ?"

Il avait posé sa question sur le même ton que la demande précédente, pouvant d'ailleurs faire croire à la jeune fille que la réponse l'importait peu, voire qu'il s'en foutait totalement. D'ailleurs, c'était pas out à fait faux, c'était juste une façon de passer le temps. Si elle décidait de ne pas répondre pour une raison ou une autre, il n'allait pas réagir comme l'élève-à-la-corbeille-de-pain, loin de là.