Sound of Liberty [PV Lorelai]

« Alors vous comprenez mon cher Tiebus, quand Minerva me dit ensuite que je le fais exprès je trouve quand même que c’est profondément injuste… »

« Oui Monsieur, sans doute monsieur, mais heu monsieur…. »

« Et comment je pouvais savoir qu’on emmenait plus les élèves dans la forêt interdite ? Moi de mon temps on envoyait systématiquement les 7ème année en randonnée là-dedans ; ça leur forgeait le caractère parait-il…. »

« Oui Monsieur, tout à fait monsieur, mais si je puis me permettre….. »

« Après on vient me dire que primo ces randonnées ont été abandonnées car considérées comme dangereuse (il haussa les épaules) et que secundo j’avais pris des premières années !! C’est leur faute aussi, si on devait se rappeler de tous les élèves comment voulez-vous qu’on travaille ? »

« Monsieur, je vous en prie, ça fait un quart d’heure que Chompski a vidé sa bouteille de bièraubeure et qu’il n’a plus dit un mot ; je crois qu’on devrait vraiment s’en occuper Monsieur…. »


L’elfe de maison avait vraiment l’air désolé pour son ami, lequel semblait effectivement légèrement ivre ; on avait facilement tendance à oublier que les elfes de maison avaient un seuil de résistance à l’alcool très…., ridiculement bas.

Henri De Hurlevent, professeur d’Astronomie à Poudlard, et spécialiste ès catastrophes-avec-les-premières-années se sentit un peu honteux ; tout à son histoire et ses petites démêlées personnelles il n’avait pas du tout fait attention à ses compagnons elfique, et si lui qui en était à sa 4ème bièreaubeure ne se sentait pas franchement malade ça n’était pas le cas de ce pauvre Chompski.
Henri avait débarqué dans la cuisine depuis maintenant un peu plus de deux heures, bien décidé à ne pas passer encore un jeudi soir déprimant en la compagnie de ses chers et estimées collègues qui entammaient encore une « bonne petite partie d’échecs » ; estimant préférable pour sa santé mentale et la santé physique des autres professeurs de ficher el camp au plus vite il s’était mis en quête d’un endroit sympathique où il pourrait tranquillement passer la soirée. Il avait hésité un temps à se rendre à Pré-au-lard, mais devoir encore aller dans un pub rempli de jeunes sorciers célibataires ne le tentaient pas ce soir ; entendons-nous bien, d’habitude Henri n’avait contre un peu de chaleur humaine, voire plus, manière pour lui de s’évader un peu des quelques consédirations terrestres qui constituaient sa vie. Ce soir ça ne serait pas cela, voilà tout, et les raisons de cette attitude ne sont pas vraiment connues pour l’instant.

En passant devant le tableau qui gardait l’entrée de la salle commune des Serpentard il eut un petit pincement de cœur…. ; si les élèves avaient un minimum gardé les bonnes vieilles habitudes il devait y avoir une sacrée ambiance là-dedans. Ah, les bonnes soirées qu’il avait passé dans la salle, quand lui-même était un élève ; les batailles de polochon, les petits tours pendables qu’on se jouait les un les autres, les stratégèmes et les ragots qu’on faisait sur les Gryffondor…., que de bons souvenirs. Mais il était professeur maintenant, et ça serait franchement bizarre qu’il se pointe au beau milieu de cette troupe.
N’empêche c’était un peu déprimant ; c’est sans doute cette pensée qui l’amena à la cuisine afin de chercher un petit remontant. Car voyez-vous si d’aventure il décidait finalement de rejoindre ses collègues il n’était pas question de continuer à s’ennuyer à mourrir.

Et quand il atteingnit finalement les cuisines il n’eut plus du tout envie d’en partir. Il n’avait pas un pas que tous les elfes de maison se précipitèrent vers lui en couinant et en l’assurant qu’ils étaient « entièrement à votre service Monsieur » ; c’était touchant de les voir comme ça, mais Henri fut quand même un peu héberlué d’être entouré d’une pareille armée. Pour un peu il aurait eu l’impression d’être un tyran régnant sur ses esclaves ; ça n’était pas agréable, mais pas du tout…

« Heu, ne vous dérangez pas pour moi, je ne fais que passer ; heu, à la rigueur vous auriez pas un petit quelque chose à boire ? Parceque pour tout vous dire on m’attend pour une partie d’échecs alors…, enfin vous voyez »

L’ahurissement total s’empara de lui quand il les vit tous les elfes partir en courant dans toute la cuisine et lui ramener dix, douze, quinze boissons différentes ! Sans compter qu’il l’installèrent d’autorité à la table de la cuisine (propre comme un sous neuf par ailleurs), confortablement soutenu par divers coussins apparut ici et là. C’était incroyable, Henri eut la brève impression que les elfes tentaient de se tuer à la tâche pour « lui faire plaisir ». Il n’avait jamais connu d’autres elfes de maison que ceux de Poudlard ; sa famille, bien que riche, ne supportait pas le principe d’avoir quelqu’un d’attacher à son service et Henri avait été élevé dans cet ordre moral. L’attitude des elfes le mettait très mal à l’aise….


« Heu ça suffit !! Tout le monde s’arrête. » aucune réaction des elfes ; bon d’accord on allait essayer autre chose « C’est un ordre !! » ah voilà, là ils l’écoutaient « alors que ce soit bien clair, je ne veux aucun d’entre vous qui ne me serve comme un esclave ; si vous avez des choses à faire, faites-les et ne vous occupez pas de moi ; et si vous n’avez rien à faire alors amusez-vous librement et faites ce que vous voulez »

Il n’y eut soudain plus aucun murmure dans la cuisine ; tous les elfes s’étaient figés, comme foudroyés sur place par ses paroles. Heu ? eh oh, du calme ! Remettez-vous les gars. Henri eut la sensation qu’il allait encore devoir avoir une petite discussion avec McGonagall…., décidément il avait vraiment besoin de boire un truc.

« Monsieur, pardonnez-nous monsieur, mais avez-vous bien dit que nous étions libres de faire ce que nous voulions ce soir ? Monsieur ? »

Ils le fixaient d’un air terriblement concentré, suspendu à ses prochaines paroles. L’elfe qui avait posé la question semblait avoir un peu d’autorité dans la cuisine ; un petit être qui le regardait d’un air grave, mais l’intelligence pétillait dans ses grands yeux globuleux.

« Heu oui, c’est ça : faites ce que vous voulez ; enfin, respectueusement hein ? Ne commencez pas à tout casser d’accord ? »

10 minutes plus tard la cuisine connaissait sa plus grande effervescence depuis les grands banquets de sorcellerie ; les élèves riaient, se reposaient, volaient un peu partout dans le cuisine en jouant comme des enfants. La plupart d’entre eux étaient quand même aller se coucher mais il en restait suffissament pour mettre une sacrée ambiance. Henri était entouré d’un groupe d’une demi-douzaine d’elfe, dont celui qui l’avait interrogé et qui se nommait Tiebus ; ils buvaient joyeusement de la bièraubeure, et ne cessaient de papoter. Henri fumait un cigare qu’un elfe avait absolument tenu à lui offrir, après qu’il ait laché qu’il adorait ces petites choses ; pour l’heure il leur racontait ses plus belles gaffes à Poudlard, en tant qu’élèves et en tant que professeur. Les elfes lui parlaient d’eux, de leur vie, et même si il n’y en avait guère plus que deux qui ne ronflaient pas, ça restait sacrément intéressant.

Au fond de la cuisine une porte s’ouvrit et une personne entra.

[HJ : Bien dormi ]

Qu’un inspecteur académique, voire même le ministre, soit entré ce soir-là dans les cuisines de Poudlard il aurait été certain qu’il y aurait vu la fin d’une époque ; une belle époque où chacun était à sa place sans qu’il n’y ait de bédordements. Au lieu de cela il aurait donc vu des efles joyeux, qui prenaient pour la première depuis sans doute un bon petit moment, un professeur fumant tout aussi joyeusement un magnifique cigare cubain (Monte-Christo n°1 tailel churchill, la qualité rien que la qualité) et tout ce beau monde qui disctutaient intensément de…., de sujets divers et variés dont nous préfèrons vous laisser imaginer la teneur ; Henri prenait tout de même garde à ce qu’il n’y ait pas une révolte d’elfe qui se trama fortuitement, ça aurait été encore un coup à se faire engueler….


Henri De Hurlvent passait donc une très bonne soirée (et vu son programme initial c’était un exploit) ; il fut tout de même un tantinet étonné de découvrir soudain une élève en face de lui. Elle était grande, grande et élancée, dotée d’une ample masse de chevelure chatain et de deux yeux noisettes ; et plutôt jolie aussi. Devant elle se tenait une immense salade pourvues de tomates, champignons et concombres ; sans doute un elfe avait-il succombé à ses réflexes et lui avait préparé cela en un quart de seconde. Elle se tenait bien droite, et semblait un soupçon perdu par toute cette agitation : il est vrai que le spectacle n’était pas banal ; pas mal d’elfes tenaient trippot en jouant au cartes, à grand renforts de couinements et de commentaires passionnés sur chaque coup (visiblement ils étaient fou des jeux de cartes), Henri lui-même avait du promettre de faire une partie, à condition qu’il s’agisse de poker.

Il reporta son attention sur l’élève ; elle lui disait vaguement quelque chose mais il était sur de ne lui avoir jamais parlé. A moins d’un grave accident cérébral il n’aurait pas oublié cette mignonne personne. Mhhhh, à voilà ! McGonagall la lui avait un jour désignée au réfectoire : elle était de Serdaigle et d’origine française comme lui, en autre elle aurait vécu des moments peu agréables avec sa famille, qui aurait été jusqu’à une séparation ; mais de cela ils n’en avaient pas reparlé.
Par contre il se rendait maintenant compte qu’il ne venait pratiquement jamais au réfectoire… ; n’aimait pas manger en public ? Certaines personnes étaient timides parfois…

« Bonjour mon enfant !! Bienvenue dans la cuisine infernale ; ne me demande pas ce qui se passe je n’y suis pour rien » Il lui faisait un sourire joyeux, et pour une fois il n’avait pas à forcer sa bonne humeur « Je suis le professeur De Hurlevent, mais ce soir tu peux m’appeler Henri ; bon appétit au fait ! Tu viens souvent chipper un peu de rab à la cuisine ? «

Entre nous il aurait du mal à le croire tant cette jeune fille était mince et fine ; mais ça arrivait souvent qu’on vienne piquer un petit casse-croute le soir, ou quand on avait envie de se faire un pique-nique au clair de lune, ou simplement pour aggrémenter une petite soirée entre élèves. Mais en même, une salade ? Mouais…., décidément ça avait bien changé Poudlard.

« Ce brave Tiebus voudrait absolument faire une partie de cartes (Henri désigna de la tête l’efle plein d’espoir avec son jeu), partante pour un tour ? Quel jeu veux-tu ? »

C’était une manière de passer le temps et de faire connaissance sympathiquement

[H.J. : choisis le jeu que tu veux, sauf si tu préfères autre chose ;) moi perso j’aime bien le poker, ou la belote/coinche ou le tarot :D ]

Henri regarda avec attention la jeune serdaigle : ça m’était pas tous les jours qu’une élève lui disait que sa petite sœur la menait par le bout du nez ; une petite pointe de tristesse passa fugacement dans son regard bleu acier : il était fils unique et n’avait jamais connu les joies et les malheurs d’avoir une fratrie…

« Tu dois être heureuse d’avoir ta sœur à Poudlard avec toi : vous devez passer de super moments. Et elle a raison, il faut te nourrir ; moi ma maman me disait toujours de manger de la soupe, et le pire c’est qu’en plus je la mangeais sa satanée soupe… »

Parfaitement exact ! Henri avait passé une petite partie de son enfance nourri au grain et couver comme la merveille de la famille ; ça n’était qu’après 5 années de dures négociations qu’il avait gagné le droit de ne plus avoir sa soupe quotidienne. Oh-oh, il n’aurait peut-être pas du lui parler de ça, à elle qui était légèrement en froid avec sa famille…., question gaffe c’était un vrai champion en ce moment.
Il décida de se rattrapper en lui offrant une bonne petite bieraubeure, idéal pour se désalterer et le minimum de calories en plus ; ces derniers temps il lui semblait que l’alimentation était particulièrement riche, fallait faire attention

« Et bien ma chère Lorelai, je te propose de trinquer ; trinquons à la France, la patrie qui m’a vu naître, et à l’Angleterre, qui m’a vu grandir : santé !! »

Ben quoi, elle venait de France elle aussi non ? Ca n’était quand même pas interdit de se sentir un tantinet nostalgique quand il rencontrait lui aussi une enfant du pays ? Enfin… ; ah, la France ! Il n’y avait pas remis les pieds depuis un siècle, arriverait-il toujours à parler sans accent ? Pas sur. Penser à la France lui fit également penser à Raphaëlle : la jolie aurore lui avait dit qu’il venait d’y vivre quatre années ; en ce moment il lui semblait qu’il pensait beaucoup à elle…, bah, une coïncidence évidemment.

Pendant ce petit intermède Tiebus avait finalement réussi des joueurs, et c’est une charmante petite partie de belotte qui se mit en place ; les elfes étaient complétement fou de ce jeu, et semblaient hypontisés par le mouvement des cartes. Amusé, Henri s’en ouvrit à Lorelai

« Mon dieu je crois qu’on a trouvé l’arme anti-elfe par excellence, il faudra qu’on jure tous les deux de se tairent sinon le ministère nous enferma à Azkaban et jettera la clé !! Et part ça, te plais-tu à Poudlard ? Qu’as-tu envie de devenir ? Au passage je me permets de dire que mon cours d’astro est très apprécié hu-hu^^ »


[J’ai moyen d’inspi’ sur ce coup là, désolé ]

« J’ai gagné Monsieur, désolé Monsieur ; cela fait 320 points à 56 Monsieur, vous vous prenez une raclée Monsieur »


L’Elfe annonçait les scores avec une fierté non dissimulée, tout heureux de sa victoire ; ses camarades l’applaudissaient à tout va, épatés de cette performance. Henri tentait tant bien que mal de s’intéresser au jeu mais bon…, en plus il soupçonnait l’elfe de tricher honteusement : il était pourtant sur qu’il y avait cinq minutes une paire d’As valait plus qu’une paire de sept. Enfin, de toute manière il tapait le carton pour faire plaisir aux elfes et était bien plus concentré par sa petite conversation avec Lorelai.

Il ne put s’empêcher de sourire quand elle évoqua le régime alimentaire de Poudlard ; trop gras, trop riche, trop de tout. Pas étonnant qu’elle pensa à sa ligne, qu’elle avait d’ailleurs remarquablement fine ; Henri se disait d’ailleurs qu’il irait faire un petit tour sur la pesée. Ca ne faisait qu’une semaine qu’il était dans l’école mais il lui semblait qu’effectivement les habitudes gastronomiques du château seraient rapidement incompatibles avec sa vision de la masse pondérale.

« Je suis plutôt d’accord avec toi, ceci dit je ne me sens pas de faire abstinence pour surveiller ma taille. Par contre, en ce qui me concerne, je suis un fervent adepte de l’exercice physique : rien de mieux pour garder la forme ! D’ailleurs pas plus tard qu’aujourd’hui j’étais dans la forêt interdite en excursion avec des élèves…. »

Henri se tut quelques secondes, se remémorant cette « ballade » où il avait malencontreusement confondus des 7ème années avec des petits nouveaux de première année. Pensant qu’ils se débrouilleraient parfaitement sans son aide il s’était lui-même un peu enfoncé dans la forêt, curieux de voir si il trouvait des centaures. Mais il avait du revenir bien vite en entendant les hurlements de plusieurs élèves. Ensuite il avait passé le reste de la journée à les regrouper (car bien entendu ils étaient partis dans toutes les directions, complètement effrayés) et, le cas échéant, à en sauver un maximum. Ca avait été une sacrée randonnée ! Et en rentrant il s’était légèrement senti épuisé, sensation qui n’avait pas été atténuée par les montagnes de reproches et de réprimandes auxquelles il eut droit à l’infirmerie.

« Si je puis me permettre je te recommande tout particulièrement de courir contre un centaure ; moi je trouve qu’il n’y a rien de plus physique, d’ailleurs j’ai encore mal aux jambes » assertion qu’il agrémenta d’un clin d’œil complice.


Il l’écoute ensuite parler de la fin de l’année qui approchait, de la fin de sa dernière année et de son entrée dans le monde adulte. Elle semblait pressée que cela arrive, pressée d’être indépendante et de ne plus avoir de cours aussi ( !). C’était amusant, Henri se rappelait parfaitement que lui-même avait compté chaque jour qui le séparait de son diplôme de fin d’étude ; mais finalement, bien des années plus tard, il devait admettre que l’ambiance de Poudlard lui manquait quand même un peu et que ça avait été des années merveilleuses.
Lorelai lui confia soudain son désir de devenir Auror…. ; encore une ? Décidément les Aurors avaient la côte en ce moment, à croire qu’ils faisaient une communication du tonnerre ; en plus ils avaient des horaires de dingue….

« C’est amusant tu vois, moi aussi j’étais très impatient de quitter l’école mais croies-moi ce sont quand de sacrés moments qu’on passe ici ; je me rappellerai toujours toutes ces soirées où je désespérai ma maison en ne comprenant décidément rien de rien au Quidditch…. »

Une légende voulait même que le capitaine de l’équipe de Serpentard ait fait une mini-dépression après avoir tenté pendant plus d’une journée de lui faire comprendre à quoi servait un souaffle, et qu’il ne servait à rien de cogner le souaffle avec la batte à cognard. En pure perte….

« Tu veux être Auror donc ? Ta mère adoptive va en faire une crise nerfs, il y a moins dangereux comme métier…. ; il faut quand même une sacrée motivation pour aller là-dedans, avec toutes leurs satanées règles et leurs horaires d’hyper-actif…, encore heureux qu’ils soient bien payés. Oui, vraiment une sacrée motivation, à moins que tu n’es une raison particulière ou bien un modèle à suivre…. »

« Si ça continue comme ça vous allez me ruiner ! Qu’on ne s’étonne pas que j’aille braquer Gringott’s après ça…. »

Le fait est que plus le jeu continuait plus Henri se faisait tranquillement mettre une raclée par les elfes ; encore un peu et dans 5 minutes il allait devoir commencer à jouer ses vêtements sur la table, et au rythme de la partie il serait complètement nu après quelques mains. Son élève en ferait sans doute des gorges chaudes dans l’école, à moins qu’un autre sentiment ne lui vienne à l’esprit mais ça ne semblait pas son genre ; c’était rassurant de savoir qu’il y avait encore des jeunes filles saines, même peut-être un poil trop mince, qui ne tombaient en pamoison devant les professeurs comme cela semblait être un peu trop le cas ces derniers temps. Il avait lui-même entendu une drôle d’histoire entre un autre professeur et une sois-disante élève de 5ème année…., ça devenait malsain ce genre de trucs.

Ainsi donc Lorelai voulait devenir Auror ? Une auror pour défendre le bien et la justice…, c’est fou les idées qu’ils avaient ce moment les jeunes ! Enfin, mieux valait ça que de se retrouver dans les rangs des mages noirs. Il ne put s’empêcher de faire une allusion sur sa mère adoptive ; lui avait déjà perdu sa famille quand il avait choisi ce qu’il ferait de sa vie, mais il imaginait très bien la réaction qu’auraient eu ses proches si il leur avait annoncé qu’il parait faire un métier où il risquerait sa peau toutes les minutes ET ou en plus il pouvait faire une croix sur pas mal d’aspect de sa vie sociale.
Mais la réponse de Lorelai le surprit.

« Je veut faire comme ma mère adoptive. C'est elle mon modèle »

Mhhh, vieux travers qu’ont les enfants à vouloir faire comme leurs parents ; quand même c’était une belle phrase, et une belle intention. Henri ne connaissait pas la mère de cette jeune fille mais si elle était une auror et si elle avait trouvé le temps et le soin pour élever ainsi Lorelai elle pouvait se vanter d’avoir fait du bon boulot. Même si lui personnellement n’était pas un admirateur sans bornes des aurors il reconnaissait sans limite leur necessité et leur efficacité et il aurait le premier à hurler si un jour on annonçait la dissolution de leur unité.

« Ta mère adoptive doit être un sacrée modèle alors, tu as de la chance de l’avoir ; c’est rassurant de voir qu’il y a aussi quelques bons éléments parmi ces incapables » il lui fit un clin d’œil moqueur ; de temps en temps il ne dédaignait pas de faire bisquer les aurors, il fallait bien s’occuper « ça reste entre nous ça d’accord ? Tiens, prends une glace : les efles m’ont en filer une triple dose et je n’arriverai jamais à la finir. Tant qu’on y est j’ai quelques anecdotes marrantes sur les aurors ; à mon grand désespoir j’ai aussi une histoire où l’un d’entre eux m’a sauvé la vie, il ne manquerait plus que ce soit ta mère »

Il partit d’un grand rire franc et clair devant le bizarre d’une telle situation ; mais ce n’était qu’une folle pensée, il n’y avait aucun moyen pour qu’il connaissa la mère de la jeune fille.
Toujours est-il qu’il plaça d’autorité la glace à la fraise devant la jeune fille ; lui il calait et fermait boutique question nourriture.

Le hasard, ou le destin, avait du décidé que ce soir il s’amuserait sans doute un peu ; c’était étrange, ou peut-être cruel, que sur toutes les élèves de Poudlard ce soir la seule qui était dans cette joyeuse pagaille de cuisine s’avère être la fille de la seule auror qu’il connaissait, ou la seule pour qui il avait une attention toute particulière.
Lorelai était donc la fille de Raphaëlle Lancaster…, et dire qu’il avait complimenté cette mère adoptive en étant sur que ça n’aurait aucune relation ! Pour couronner le tour elle lui annonçait maintenant que Raffie s’était enquit de lui auprès de sa fille ; eut-il su cela avant, l’eut-il seulement envisagé,…, ce monde était bien bizarre. Le pire était sans doute qu’il avait pris la décision de s’éloigner de la belle auror, et ça signifiait donc qu’avec sa fille il devrait…

« Raphaëlle Lancaster…. Tu dois faire erreur ce nom ne me dit absolument rien, et j’imagine que si j’avais eu la chance de rencontrer ta mère je m’en serai souvenu ; sans doute y’a-t-il eu confusion »

Sa voix était tout à fait calme et ne laissait transparaître rien d’autre qu’un intérêt courtois mais limité ; l’explication, ou plutôt la non-explication ne la convaincrait peut-être pas mais tant pis. Lorelai était une élève sympathique à la compagnie très agréable, et Henri commençait à en avoir un peu assez de devoir systématiquement fuir les compagnies agréables ces derniers temps. D’autant que c’était un plaisir de la voir rire et dévorait cette petite glace ; il avait bien le droit de faire plaisir aux élèves lui aussi.
Et en plus il continuait toujours à se faire plumer, ces elfes étaient incorrigibles.

« Rappelle-moi de plus jamais jouer avec cette bande de tricheur, et vous autres ne prenez pas cet air offensé ! Je vous connais va. Quand aux anecdotes…. »

Mhhh, il n’était plus trop sur d’avoir envie de parler des aurors, et encore d’évoquer cette fameuse fois où un auror avait sauvé sa peau ; enfin, pour être honnête, ils s’étaient réciproquement sauvé la vie, mais bon… D’un autre coté Lorelai n’y était absolument pour rien en ce qui concernait sa « relation » avec sa mère adoptive, et si il pouvait lui faire plaisir en lui racontant quelques unes de ses histoires…, allez, pourquoi pas ?

« Je me rappelle d’une fois où un tout jeune auror est arrivé gonflé de son importance dans les Carpates avec des tas d’autorisations et autres documents inutiles : Môônsieur exigeait qu’on se mettre à sa disposition car il avait besoin de quelques guides pour aller traquer un mangemort loup-garou ; un des chasseurs s’est renseigné auprès d’amis du ministère : en fait ils avaient envoyé cet auror là-bas pour avoir la paix quelques semaines tellement il était insupportable. On s’est tous relayés pour lui faire visiter la région : forêt, grottes, labyrinthes ; il revenait toujours fou furieux qu’on l’est « perdu » dans des endroits pareils. Je crois qu’on a jamais autant rien ; d’ailleurs on jouait à qui arrivait à le perdre le plus longtemps…. »

Henri ne précisa pas que le jeu avait été tellement populaire que c’était devenu une institution et quasiment un bizutage obligé pour les jeunes aurors prétentieux et imbus d’eux-même. Aux dernières nouvelles le record de durée était détenu par un vieux routier qui avait « perdu » son auror pendant 6 longues journées que ce dernier n’atteigne on ne sait comment la frontière du pays. Il se dit avec amusement que Lorelai aurait peut-être à pratiquer ce genre de sports elle aussi ; ça lui plairait sûrement, surtout si elle n’appréciait pas les règles

« Quand à l’auror qui m’a sauvé la vie…. ; ben entre nous j’aime pas trop raconté cette histoire, après on ne me traite plus avec respect. Ceci dit, si tu as envie de l’entendre je peux faire une exception…. Mais avant tu vas toi-même me raconter une anecdote ; y’a pas de raison pour que tu sois la seule à rigoler »

C’était effectivement une histoire intéressante que lui racontait Lorelai ; peut-être pas forcément à classer dans el répertoire « annecdotes-amusantes-à raconter-lors-des-diners » mais en tout cas le genre qui attirait votre attention et faisiez que vous en perdiez pas une miette du récit.
D’autant que l’histoire de cette jeune fille prétendument inconnue recueillie et adoptée par une sorcière ne pouvait être bien sur que la propre jeune fille qui faisait face à Henri à cet instant même. La fille de Raphaëlle…, Raphaëlle Lancaster que bien évidemment lui, Henri De Hurlevent, ne connaissait absolument pas, ni d’Eve ni d’Adam ; un gros mensonge bien sur.

Il écoute Lorelai avec une grande attention, ému de son histoire : celle d’une enfant décriée par ses parents simplement de par ce qu’elle était ; l’enfant grandit long de cette famille qui aurait du l’aimée, et devint une jeune fille au caractère déterminée qui finalement s’enfuit et coupa ses liens avec ses parents. Henri frissonna légèrement en l’entendant raconter quelques périodes de sa vie quand elle était seule dans les bois, survivant difficilement et pauvrement.
C’était donc comme cela que l’auror l’avait trouvée, et avait décidée de la recueillir ; oui, ça correspondait bien à sa bonté et à son emphatie, des qualités qui rendaient perplexes chez les aurors. Lorelai avait finalement eu de la chance, ou peut-être avait-elle enfin eu sa juste part de chance ; difficile à dire, mais Henri ne doutait pas qu’elle fut maintenant heureuse avec sa mère adoptive.

Il rêva quelques instants à ce qu’il venait d’entendre ; et si il avait tout cela quand il avait rencontré Raphaëlle, aurait-ce changer quelques chose ? Non, sans doute pas hélas ; peut-être l’aurait-il juste encore plus appréciée et encore il doutait que cela soit possible. Ils s’étaient « quittés » par sécurité, pas parce qu’il aurait eu peur d’elle ou de sa famille ; enfin, il avait peut-être eu peur de quelque chose mais…
Passons.
Lorelai semblait absorbée dans ses souvenirs : lui avoir raconté son histoire n’avait pas du être facile, pour peu qu’elle réagisse de la même manière que lui quand il s’agissait d’un passé douloureux. C’était à croire que tous les sorciers avaient leur lot de malheur. Henri songea qu’il devrait peut-être lui dire quelque chose de gentil, rien d’extraordinaire mais simplement pour qu’elle se sente en confiance et reste à l’aise.

« Vous n'avez plus rien à jouer? »

Tiebus, l’elfe joueur, semblait peiné de devoir arrêter la partie ; sans trop y réfléchir Henri enleva une de ses chaussures et la posa sur la table, bien plus intéressé par Lorelai que par le jeu. Il faudrait peut-être qu’il se mette à faire gaffe car l’instant où il serait nu comme un ver allait bien finir par arriver.

« C’est une histoire que je n’oublierai pas Lorelai, et je te remercie d’avoir voulu me la dire » sa voix était calme et apaisante, et cependant un peu lointaine ; il la regarda de ses yeux aussi bleu que le saphir, habituellement dur mais qui semblaient plus doux à cet instant « Par contre j’ai une mauvaise nouvelle : ta glace a fondue »

Il avait fait exprès de prendre un air peiné et dramatique, voulant la déridée et chasser les souvenirs nostalgiques qui pourraient l’attrister. Il était très doué pour faire de l’à-propos dans les pires situations : « quand ça allait mal mieux valait rire » était un de ces credos.

« Je suppose qu’en plus maintenant je vais devoir te raconter comment on m’a sauvé la vie ; tsss, tsss, j’eusse pourtant espéré éviter ça » Il fit un clin d’œil moqueur tandis qu’il se voyait forcé de mettre son autre chaussure sur la table.